L'Académie Goncourt a publié mardi sa première sélection, qui regroupe la plupart des auteurs les plus remarqués de la rentrée, pour son prix qui doit être attribué le 2 novembre. Le jurés ont ménagé une surprise en retenant les mémoires de l'ancien résistant Daniel Cordier dans cette liste habituellement réservée aux romans. Une sélection où souvenirs personnels et histoire sont intimement liés. Une deuxième sélection du Goncourt, plus courte, doit être révélée le 6 octobre.
Voici la liste:
Edem Awumey: Les Pieds sales (éd. Du Seuil)
Askia est chauffeur de taxi à Paris. Il est à la recherche de son père, Sidi Ben Sylla Mohammed, que certains de ses passagers croient avoir vu quelque part. De son enfance en Afrique, il ne se rappelle que d’une marche infinie dans la poussière, en compagnie de ses parents et d’un âne. Et des gens qui les appelaient «les pieds sales».
Sorj Chalandon: La Légende de nos pères (éd. Grasset)
Ancien journaliste, Marcel Frémaux est biographe familial. Il écoute et rédige les souvenirs de ses clients pour en faire un livre racontant leur histoire familiale. Lupuline Beuzaboc a décidé d’offrir à son père les mémoires de son combat de résistant pour ses 85 ans.
Daniel Cordier: Alias Caracalla (éd. Gallimard)
Daniel Cordier livre ses mémoires de résistant sous forme de journal. Il raconte comment le discours de Pétain du 17 juin 1940 l’a amené à quitter la France pour l’Algérie puis l’Angleterre, à s’enrôler dans la «Légion de Gaulle», puis à devenir le secrétaire de Jean Moulin pendant une courte année.
David Foenkinos: La Délicatesse (éd. Gallimard)
Charles Delamain dirige une entreprise dont le siège est en Suède. Il est amoureux de sa collègue Nathalie, jeune et jolie cadre, qui vient de perdre François, son mari, accidentellement. Mais Nathalie ne veut pas de lui. Un employé suédois de la firme, Markus, aura plus de chance.
Eric Fottorino: L'Homme qui m'aimait tout bas (Gallimard)
Dans ce récit autobiographique, Eric Fottorino rend hommage à son père adoptif, Michel Fottorino, apparu dans sa vie lorsqu’il avait neuf ans. Une réflexion sur cette relation père-fils brutalement interrompue en 2008, par le suicide de Michel.
Jean-Michel Guenassia: Le Club des incorrigibles optimistes (éd. Albin Michel)
La sortie de ce livre a été précédé d’un buzz élogieux de la part des libraires. L’histoire? Celle de Michel Marini, douze ans en 1959. Dans l'arrière-salle du Balto de Denfert-Rochereau, il rencontre une poignée de joueurs d'échecs ayant passé le rideau de fer pour sauver leur vie.
Yannick Haenel: Jan Karski (éd. Gallimard)
Jan Karski, résistant polonais, risque sa vie en 1942 pour entrer clandestinement dans le ghetto de Varsovie. Ces mémoires de guerre racontent comment il a témoigné de l’extermination des juifs d’Europe, auprès des Alliés, et même auprès du président Roosevelt.
Justine Lévy: Mauvaise fille (éd. Stock)
Alors que sa mère Alice est mourante à l’hôpital, Louise ne sait comment lui annoncer qu’elle attend son premier enfant, une petite fille qu’elle a choisi de prénommer Suzanne.
Laurent Mauvignier: Des Hommes (éd. Minuit)
Appelés en Algérie au moment de la guerre et des «événements», en 1960, Bernard, Rabut, Février et d'autres rentrent en France deux ans plus tard. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois les souvenirs reviennent et le passé fait irruption dans leur vie, 40 ans après avoir tenté de tout oublier.
Serge Mestre: La Lumière et l'oubli (éd. Denoël)
L’Espagne franquiste vue à travers les yeux de deux adolescentes. Filles de républicains espagnols, Esther et Julia s’échappent vers la France. Trente-cinq ans plus tard, en France, elles retrouvent la pleine mémoire de leur aventure et ressuscitent de lourds secrets de familles.
Marie NDiaye: Trois Femmes puissantes (éd. Gallimard)
L’un des livres les plus applaudis de la rentrée, au vu des critiques littéraires. En trois histoires, l’auteur brosse le portrait de trois femmes qui disent non, qu’elles soient en France ou en Afrique. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige.
Véronique Ovaldé : Ce que je sais de Vera Candida (éd. L'Olivier)
Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée semblent promises au même destin: enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Parmi elles, seule Vera Candida ose briser son destin en fuyant l'île de sa naissance à 15 ans.
Jean-Philippe Toussaint: La Vérité sur Marie (éd. Minuit)
Une nouvelle fois, l’auteur nous livre ses interrogations existentielles et son souci du détail dans ce livre où érotisme et exotisme se donnent rendez-vous.
Delphine de Vigan: Les heures souterraines (JC Lattès)
L’entreprise, la ville et la violence silencieuse sont au centre de ce roman, le cinquième de son auteur. Le livre suit l’histoire de Mathilde, qui se rend chaque jour dans une entreprise où on ne l'attend plus, et de Thibault qui travaille pour les Urgences médicales de Paris.
source : 20minutes.fr